Les particules minérales constituant d’un sol peuvent être isolées, triées et classées suivant leur taille. C’est le principe de l’analyse granulométrique. Les limites de différentes classes de taille sont conventionnelles et sont choisies en fonction de l’objectif de connaissance. Les agronomes ont défini des limites de classes granulométriques correspondant à des comportements physiques différents pour chaque classe (par exemple rôle « actif » des argiles, instabilité des limons…). D’autres utilisateurs mettent en œuvre des limites de classes très différentes (par exemple, les Laboratoires des Ponts et Chaussées).

En agronomie, les limites de classes et leurs dénominations sont les suivantes, l’analyse portant sur la seule fraction de terre fine du sol, soit les éléments de taille inférieure à 2mm. Les éléments grossiers n’entrent pas dans la composition granulométrique d’un sol cultivé.

DENOMINATIONS DES CLASSES GRANULOMETRIQUES AGRONOMIQUES ET LIMITES

DENOMINATIONS EN 5 CLASSES

ARGILE

LIMONS FINS

LIMONS GROSSIERS*

SABLES FINS

SABLES GROSSIERS

LIMITES DE TAILLE EN µm

< 2

2 à 20

20 à 50

50 à 200

200 à 2000

DENOMINATIONS EN 3 CLASSES

ARGILE

LIMONS totaux

SABLES totaux

LIMITES DE TAILLE EN µm

< 2

2 à 50

50 à 2000

 

Pourquoi faire une analyse granulométrique ?

L’analyse granulométrique du sol, complétée par d’autres analyses de caractérisation du sol (pH, matière organique, CEC,…), et des observations de terrain (pierrosité, profondeur exploitable, état d’assainissement…), permet de caractériser le sol et de comprendre son fonctionnement.
La répartition des différentes fractions granulométriques permet de classer le sol dans une classe de texture, qui définit certains paramètres de comportement physiques, de rétention en eau utile, de capacité à stocker les éléments fertilisants, de risques de pertes par lessivage…
Certaines équations ou abaques, basées sur la granulométrie, permettent d’estimer des potentiels ou des risques (par exemple de calculer l’indice de battance).

Comment déterminer la granulométrie ?

L’analyse granulométrique est réalisée suivant la méthode normalisée AFNOR NF X31-107.
Après séparation de la terre fine (fractions inférieures à 2mm) des éléments grossiers (graviers, cailloux, blocs), et destruction des ciments organiques par l’action de l’eau oxygénée, la terre fine est dispersé dans l’eau additionnée d’un agent dispersant. Les particules vont ensuite lentement sédimenter en fonction de leur taille et de la température de l’eau. Des prélèvements à différents pas de temps permettent de « récupérer » les particules restant en solution. Cette méthode permet de déterminer les valeurs en argile et limons fins. Les fractions plus grossières, sables grossiers, sables fins et limons grossiers sont déterminées par tamisage, après lavage des fractions fines déterminées par sédimentation. La somme de ces 5 fractions granulométriques minérales est égale à 100%.

En sols calcaires, il peut être opportun de procéder à une destruction préalable des ciments calcaires et calciques par attaque acide forte, en sus de la destruction des ciments organiques. Le résultat est différent, particulièrement dans les sols sur calcaires tendres, car les éléments calcaires fins ne sont plus pris en compte.

La granulométrie est une caractéristique pédologique stable !

La granulométrie est une caractéristique héritée de l’histoire géologique et pédologique de la parcelle. Elle ne peut être modifiée par l’homme, en situation culturale normale. Si la zone de prélèvement est stable et correctement repérée, il est inutile de demander une nouvelle analyse granulométrique lors des analyses régulières de contrôle. Analyser plutôt une parcelle supplémentaire !

Quelques éléments d’interprétation de la granulométrie

L’interprétation la plus immédiate est la détermination de la classe de texture. Le LANO et les Chambres d’Agriculture de Basse Normandie ont choisi le référentiel le plus courant, à savoir le triangle de texture du G.E.P.P.A. 16 classes, réunies en 3 groupes à dominance argileuse, limoneuse ou sableuse y sont proposées.
La classe texturale de l’échantillon analysé y est déterminée en fonction du positionnement des valeurs en argiles et limons totaux.

A noter que dans le cas des sols calcaires (voir fiche spécifique), un suffixe vient se rajouter à la dénomination de la texture du sol, en fonction du taux de calcaire total à l’analyse.